Parler du licenciement d'une collègue

Bonjour,

Notre employeur nous interdit de parler du licenciement récent d'une collègue, notamment à nos usagers et à ceux, parmi eux, qui se demandent pourquoi ils ne la voient plus. Cette interdiction au prétexte de ne pas nuire à l'image de l'entreprise.
Une telle interdiction est-elle justifiée sur le plan juridique ?

Bonjour,
Dans un cadre professionnel, et surtout à destination des clients, oui. L'employeur a le droit de contrôler les informations communiquées aux clients.
Mais dans un cadre privé cette interdiction ne s'applique pas : par exemple si vous avez par ailleurs des liens amicaux avec des collègues ou des clients et que vous souhaitez en papoter entre vous. Cependant, même en-dehors des heures de travail un salarié reste lié par son obligation de loyauté, et ne doit par exemple pas calomnier son employeur à tous vents.
Bonjour,

La limite reste celle de l'atteinte proportionnée à la liberté d'expression du salarié.

Entre un salarié qui crie à tous les vents qu'un salarié a été licencié dans l'intention de nuire à l'employeur et un salarié qui répond aux clients qui lui poseraient la question...

Il y a un pas bien large que je me garderai bien de franchir aussi facilement que vous !

J'ai un gros doute qu'un juge considèrerait comme justifiée une sanction prise par l'employeur pour ces faits. Pire, le salarié pourrait contre-attaquer en atteinte à la liberté d'expréssion !
Bonsoir,
Sauf que le salarié licencié pourrait très bien ne pas apprécier que ses anciens collègues racontent aux clients de quelle façon il a quitté l'entreprise.
Là n'est pas le sujet.
Mais quand bien même...

Où dans la loi une telle interdiction apparaît ?

Ce qui n'est pas interdit est autorisé, on n?est pas en Corée du Nord ou en Chine, mais en France. Pays où la liberté d'expression est constitutionnellement prévue... (déclaration des droits de l'homme)

Et si l'employeur ne veut dire mot de la situation, qu'il le justifie. Toujours le même équilibre entre atteinte à la liberté et défendre les intérêts légitimes de chacun.

Pour qu'il y puisse y avoir une éventuelle interdiction, faut qu'il y ai un préjudice illégitime. Là, je n'en vois pas ni pour l'employeur ni pour le salarié.

Par contre, pour les salariés interdits, je vois un préjudice lié à l'atteinte à leur liberté d'expression...
Pour moi, l'employeur peut dans le cadre professionnel interdire aux salariés d'aborder avec des clients un sujet qui pourrait nuire à l'image de l'entreprise. Je peux très bien imaginer que le licenciement d'un salarié ne donne pas bonne presse à l'entreprise, selon le contexte.
La liberté de circulation est aussi inscrite dans la constitution, ce n'empêche pas que l'employeur puisse interdire au salarié d'aller se promener pendant les heures de travail.
Les salariés peuvent tout simplement répondre que leur collègue a quitté l'entreprise.
Bonjour,

Il est peut-être utile de rappeler que tout salarié, en droit du travail, est tenu de façon générale par un devoir de discrétion, cela procède de la loyauté due à l'employeur, ce que le Code du travail énonce en termes de "bonne foi".

Dans ce cadre, et sans qu'il ne soit besoin qu'une clause de confidentialité vienne en renforcement, un salarié est censé s'interdire de révéler une information confidentielle dont il aurait connaissance dans son travail. Et un manquement à l'obligation de discrétion est passible de sanction.

La question, dès lors, est de savoir dans quelle mesure l'employeur peut-il décrêter que le licenciement d'untel est une information confidentielle..? En arguant que les intérêts de l'entreprise justifient cet interdit d'en parler. Et à condition que l'interdit passe pour proportionné eu égard à l'entrave qu'il représente à la liberté d'expression.

cordialement
zen maritime
Bonjour,

"La liberté de circulation est aussi inscrite dans la constitution, ce n'empêche pas que l'employeur puisse interdire au salarié d'aller se promener pendant les heures de travail."

Mauvais exemple car c'est la base d'un contrat de travail.
Mais la encore, atteinte à une liberté fondamentale jusifiée par le but a atteindre !